Les entreprises chinoises font du business à long terme en Afrique.
Le succès des entreprises chinoises en Afrique montre la persévérance, le courage et la prise des risques que les entreprises européennes n’ont pas pu faire.
Les investissements chinois commencent à porter leurs fruits en Afrique. Les entrepreneurs africains eux-mêmes dans leur propre continent n’arrivent même pas à réussir les affaires à grande échelle. Que ce soit en Tanzanie, au Congo Kinshasa ou Brazzaville, Kenya – la Chine met enfin ces marques.
L’implication commerciale croissante de la Chine en Afrique a été bien documentée. Cependant, une nouvelle étude de McKinsey & Company, intitulée Danse des lions et des dragons , suggère que le nombre d’entreprises chinoises en Afrique est beaucoup plus élevé qu’on ne le pensait auparavant. Il estime qu’il y a aujourd’hui plus de 10 000 entreprises chinoises sur le continent.
« Les entreprises chinoises basées en Afrique réalisent des bénéfices respectables. Près d’un quart ont récupéré leur investissement initial en 12 mois, tandis que 50% ont déclaré qu’il leur avait fallu trois ans ou moins. L’une des raisons de leur succès est que les entrepreneurs chinois sont prêts à agir avec audace et rapidité. Ils sont prêts souvent à des risques personnels considérables pour développer leur entreprise ». Etude de McKinsey & Company
Comment les entreprises chinoises font du business et réussissent en Afrique ?
Examinons de plus près 7 entreprises chinoises opérant avec succès sur le continent et tirons quelques conseils de réussite.
Tecno: des produits adaptés à l’Afrique
Tecno est l’un des entreprises chinoises qui fait du business et réussit en Afrique.
McKinsey estime qu’environ 90% des entreprises chinoises en Afrique sont privées. Ces entreprises travaillent à leurs propres fins de profit. Elles remettent en question la croyance selon laquelle la plupart des investissements chinois en Afrique sont coordonnés par l’État. L’une de ces entreprises privées est la marque de téléphones mobiles Tecno. Elle est détenue par la société chinoise Transsion Holdings. Tecno a atteint une part de marché pouvant atteindre 40% dans certains pays d’Afrique de l’Est malgré la présence de concurrents mondiaux.
Les appareils Tecno sont généralement abordables et disposent de fonctionnalités spécialement adaptées aux pays africains où ils opèrent. Par exemple, il a été la première grande marque à introduire un clavier en amharique (la langue officielle de l’Éthiopie). De plus ses appareils incluent un logiciel photo pour capturer la couleur de peau plus foncés.
Twyford: usine ultramoderne gérée par des locaux
Twyford est aussi l’entreprise chinoise qui fait du business et réussit en Afrique.
À environ deux heures de Nairobi, la capitale du Kenya, dans une zone essentiellement rurale se trouve l’usine de carreaux de céramique de Twyford. Twyford est construite en seulement huit mois entre 2015-2016.
Il a fallu un certain temps à l’équipe de McKinsey pour organiser une visite à l’usine de Twyford. Les dirigeants, comme de nombreux autres hommes d’affaires chinois en Afrique préfèrent rester discrets. L’installation est une coentreprise entre deux entreprises chinoises: Sunda Group et Keda Clean Energy Company.
Pour commencer Sunda a importé des carreaux de Chine au Nigéria. Depuis lors ils ont lancé leurs propres opérations de fabrication dans un certain nombre de pays africains. Leur partenaire est Keda, un fournisseur de machines industrielles basé à Shanghai.
La majorité des travailleurs de cette usine moderne, y compris la direction, sont kenyans. Ils démystifient le mythe selon lequel les entreprises chinoises n’emploient pas de locaux. En fait, 89% des employés des plus de 1 000 entreprises auxquelles McKinsey s’est entretenu étaient africains. On estime que les entreprises chinoises fournissent déjà du travail à des millions d’Africains.
Huawei: le transfert de technologie
La société de télécommunications Huawei est un exemple d’opérateur chinois dont la technologie a permis aux entreprises africaines d’améliorer leurs niveaux de service. En 2015, l’opérateur mobile kenyan Safaricom a migré 12,8 millions de ses abonnés d’argent mobile M-Pesa vers la plate-forme Huawei.
Les avantages du nouveau système comprenaient un traitement des transactions plus rapide, une interface de programme d’application ouverte (API) pour l’intégration de tiers. Aussi des mesures de sécurité améliorées.
Selon les recherches de McKinsey, les entreprises chinoises sont impliquées dans un transfert substantiel de technologie en Afrique. Environ près de 50% ont introduit un nouveau produit ou service, et plus d’un tiers ont introduit de nouvelles technologies.
Sunshine Group: l’acteur multisectoriel
Sunshine Group est aussi parmi les entreprises chinoises qui font du business et réussissent en Afrique.
Sunshine Group a débuté dans un secteur et s’est développée dans d’autres. Fondée en Tanzanie en 2012, elle s’est initialement concentrée sur l’exploitation minière. Ensuite elles ont entrée dans des secteurs tels que l’agriculture, la fabrication et les transports.
La société a investi environ 100 millions de dollars dans des projets tels qu’une usine de fusion d’or, des usines de transformation agroalimentaire et une installation d’impression de cartes qui produit des cartes bancaires et téléphoniques.
StarTimes: rendre la télévision payante accessible
La société de radiodiffusion StarTimes est devenue l’un des principaux fournisseurs de télévision payante du continent. Elle a environ 10 millions d’abonnés et des filiales établies dans plus de 30 pays africains.
Il a adopté une vision à long terme en investissant dans la télévision numérique par satellite à faible coût. Par exemple, au Congo-Kinshasa , StarTimes a abaissé le prix local de la télévision payante jusqu’à 90%. Et au Kenya, la société a introduit la télévision numérique par satellite dans les régions rurales du pays qui avaient auparavant un accès limité à un signal de télévision.
Bobu Africa: la restauration pour les touristes chinois
Toutes les entreprises chinoises en Afrique ne sont pas de grandes entreprises industrielles. L’agence de voyages Bobu Africa était lancée par un jeune couple chinois.
Leur but est de présenter une authentique culture africaine aux touristes chinois qui manifestent un intérêt croissant pour visiter le continent. Les fondateurs ont développé une gamme d’itinéraires de voyage intéressants, y compris des visites d’ateliers d’artisanat permettant aux artisans locaux d’augmenter leurs revenus.
FAW: Fabrication pour le marché intérieur
L’étude de McKinsey a révélé que les usines chinoises en Afrique desservent principalement le marché intérieur. Environ 93% des revenus des fabricants interrogés provenant de ventes locales ou régionales.
Le constructeur de camions FAW est un exemple de grande entreprise ciblant les acheteurs nationaux. Elle a investi 50 millions de dollars dans une usine d’assemblage en Afrique du Sud. Ces usines produisent environ 5 000 véhicules par an pour le marché sud-africain et d’autres pays africains. En 2013, FAW s’est également associée à Perfection Motors pour assembler et commercialiser ses camions au Nigeria.